Le film Samsara de Ron Fricke

Ron Fricke et Samsara

« Samsara », réalisé par Ron Fricke, est un voyage époustouflant à travers les merveilles et les défis de notre monde moderne. Tourné sur cinq continents pendant cinq ans, le film emmène les spectateurs à travers des lieux magnifiques et étonnants, tout en explorant les comportements et les sociétés modernes. Le titre « Samsara », qui signifie un cycle de vie, est un choix judicieux, reflétant l’idée de renaissances successives et les états de l’existence sous l’emprise de la souffrance, de l’attachement et de l’ignorance selon le bouddhisme. La réalisation originale de Fricke, qui a également réalisé « Baraka » en 1992, est renforcée par les musiques composées par Michael Stearns et Lisa Gerrard. Le film a été produit et co-écrit par Mark Magidson, et dure 95 minutes, ce qui donne environ trois minutes et demie d’images par pays.

Un style original :

Dans ce film original, l’auteur a opté pour une approche dépourvue de voix off, utilisant uniquement de la musique de fond en fonction des lieux et des plans. Il s’agit d’un film « muet » qui néanmoins contient des sous-entendus et des comparaisons sur le comportement humain entre les différentes séquences. Les messages véhiculés sont subtils et tout repose sur la perception des rythmes et des sous-entendus. Tourné en 70mm et en 4K, Ron Fricke révolutionne le genre documentaire grâce à son style et son montage soigneusement réfléchi. Il est, selon moi, techniquement et artistiquement plus abouti que son précédent film, Baraka. Si vous avez une certaine sensibilité, ce long-métrage ne pourra pas vous laisser indifférent car il vous montre, de manière large, l’Homme avec ses constructions, ses pratiques, ses religions et ses coutumes, mais également l’Humanité avec ses qualités, ses nombreux défauts et l’impact de cela sur l’environnement.

Un film critiqué et polémique :

Le film en question a suscité des critiques mitigées de la part de certains chroniqueurs de presse. Certains ont critiqué le film sans avoir approfondi leurs arguments, comme Thomas Sotinel de Le Monde.fr et Nicolas Didier de Télérama. Ces derniers ont considéré le film comme une simple succession d’images accompagnées d’une musique morale, alors que l’auteur du film cherche simplement à représenter la réalité du monde, en mettant en lumière la beauté de l’humanité ainsi que ses défauts et ses absurdités. Les messages sont subtils et demandent une analyse attentive pour être compris. D’autres critiques ont émis des réserves quant au rythme du film, le jugeant trop lent. Pourtant, le rythme est soigneusement travaillé, avec des jeux de lumière, des changements de plans et de musique, ainsi que des timelapses époustouflants de la Mecque. Ce genre de film est peu commun et peut déstabiliser certains spectateurs, ce qui explique les avis contrastés. Nous vous souhaitons un bon visionnage.

Ancien film Baraka de 1992: Trailer : ( réédité en HD)